Les nomenclatures internationales parlent de handicaps pour de nombreuses situations scolaires d’élèves (dyslexies et autres dys, troubles de l’attention, troubles autistiques…).
Cette appellation influe sur la réception des enfants et des parents lorsque les enseignants et les membres de la communauté éducative commencent à évoquer des difficultés repérées des élèves. Les répercussions peuvent être très négatives : refus de la famille, sentiment de dévalorisation, honte pour l’enfant qui parfois se réfugie dans une réaction d’évitement (non je n’ai rien – évitement des difficultés ; je ne peux rien faire à cause de mon handicap – évitement de l’effort).
Pour que l’école n’invente pas le handicap des enfants, il est préférable de parler d’élèves à profil particulier : on englobe ainsi tous les enfants, y compris les enfants qui n’ont pas de « handicaps » répertoriés. Ainsi, les enfants à haut potentiel, dont l’enseignant doit tenir compte dans son travail didactique. La démarche d’un établissement et d’un enseignant qui pense « élèves à profil particulier » sera plus efficace que lorsque le professionnel de l’enseignement se dit qu’il ne parviendra pas à travailler avec tel ou tel handicap, faute de connaissances médicales. De plus, la notion de handicap risque de gommer celle de l’élève, ce qui n’est à souhaiter pour personne.
La notion d’élève à profil particulier n’est pas une hypocrisie, mais la reconnaissance d’une identité d’élève avant tout, d’un élève que la communauté éducative doit prendre en compte avec ses spécificités – tant ses difficultés que ses atouts.
Il est plus facile de reconnaître la part de compétences exceptionnelles d’une personne dont les facultés cognitives ne fonctionnent pas comme celles de la majorité des autres personnes lorsque l’on parle de son profil particulier. Chacun de ces élèves peut développer en effet des particularités qui devraient faire sa richesse dès sa période scolaire. Les stratégies de contournement dues à certains troubles mettent à jour des compétences parfois enviées des entreprises et des employeurs, alors que la personne a souffert durant toute sa scolarité de sa différence, de ce qui était nommé handicap…
Pour éviter tous ces travers de l’appellation handicap et de ce qui est véhiculé dans l’imaginaire commun avec ce terme, parlons donc plutôt de profil particulier en mettant en oeuvre tout ce qui permet aux élèves différents de prendre plaisir dans leur scolarité.
ADAPSCOL 