Il s’agit de faire comprendre à la personne concernée qu’il n’y a pas de geste ou de formule ou de démarche miracle qui permet de passer de difficultés à une situation de réussite. La réussite réelle, c’est de se connaitre assez pour mettre au point une stratégie de reconquête de son estime de soi, de ses compétences, une construction de savoir-être et savoir-faire qui modifient son comportement par rapport au scolaire.
Accompagner dans une optique de changement un enfant, un ado, un adulte au niveau scolaire c’est leur permettre de comprendre qu’ils ont forgé consciemment ou non :
- une image d’eux particulière pour résister ou céder aux demandes implicites et explicites,
- des postures spécifiques de défense et de survie,
- des croyances vis à vis des attentes de l’institution.
C’est en travaillant sur ces éléments que je cherche – en même temps – à restaurer l’estime de soi de la personne accompagnée, pour ensuite lui proposer des pistes, des outils concrets de réflexion et d’action qui peuvent à la fois l’aider à court terme mais aussi à moyen et long terme. Il ne s’agit pas du tout de remise à niveau ou de faire des exercices pour la semaine à venir même si un travail sous forme d’entretien d’explicitation suite à un exercice ou si une démarche modélisante peut aider à court terme la personne concernée.
C’est la personne accompagnée qui fabrique son positionnement scolaire par rapport à ses objectifs et avec ses compétences, ses difficultés, son profil particulier. Pour l’accompagner il faut à la fois connaitre les fonctionnements de l’institution scolaire, les pratiques et les fondements de l’enseignement (pédagogie, didactique, postures, implicites…) et les variantes correspondant aux profils particuliers des apprenant.e.s (qu’elles ou ils soient élèves enfants, ados ou adultes : une personne dyslexique et HP ne fonctionne pas comme une personne avec trouble de l’attention ni comme une autre qui est dysphasique).
L’accompagnement scolaire n’identifie jamais une personne à un trouble des apprentissage ou à un profil particulier, mais permet de proposer des pistes de solutions adaptées à chaque fonctionnement avec des variables personnelles qui sont prises en compte et réutilisées de façon constructive.
On va par exemple expliquer à une personne dyslexique différents fonctionnements de la lecture narrative de façon cognitive, émotionnelle et neurologique, puis on va chercher ensemble comment se passe la lecture pour cette personne. Une fois trouvées des pistes de compréhension du fonctionnement de la lecture pour CETTE PERSONNE, on va chercher comment l’accompagner dans une modification de posture face à l’acte de lire (ou plutôt de tirer parti et plaisir en écoutant / lisant des récits). On peut ensuite accompagner une reconquête des bienfaits scolaires, cognitifs et émotionnels que permet l’acte de lire / entendre et comprendre des récits. On propose des moyens autres de lire, des stratégies conscientes de mise en place d’une compréhension efficace et construire de la narration… la personne accompagnée construit sa personnalité de lectrice / lecteur – alors qu’elle a refusé le formatage scolaire ou qu’elle n’a pas été touchée par des apprentissages peu adaptés à sa situation et son fonctionnement. Au final il y a construction de savoir-faire, de postures positives sans formatage par cet accompagnement scolaire.
L’accompagnement scolaire ne critique pas le système, ne détourne pas les accompagné.e.s du travail fait par leurs enseignant.e.s : il leur apprend à prendre du recul et à s’adapter, à se construire dans un environnement parfois peu propice en gardant leur personnalité et en la développant.
L’accompagnement scolaire d’un enfant ou d’un adolescent prend en compte son environnement : ce n’est pas à l’accompagné.e à faire tous les efforts pour modifier son fonctionnement, il doit cependant faire des efforts d’une manière ou d’une autre, sans que son estime de soi en pâtisse. Je prône que l’apprenant doit être au centre d’une synergie d’apprentissage qui prend en compte parents / équipe éducative / monde médical et de rééducation / apprenant.
Un suivi d’accompagnement scolaire comprend une anamnèse scolaire : bilan de l’état de l’accompagné.e par rapport à la scolarité qui prend en compte ses ressentis de façon prioritaire ainsi que les ressentis de ses proches et les documents médicaux et scolaire (bilans, bulletins scolaires et remarques, états de la vie scolaire, historique scolaire). Ce travail prend une heure avec l’accompagné environ + un échange téléphonique avec la famille + la prise en compte des documents à disposition concernant l’accompagné.
Ensuite des séances de travail espacées selon les besoins et l’envie de l’accompagné.e auront lieu (au début de façon rapprochée : un mois après l’entretien d’anamnèse scolaire, ensuite tous les deux mois selon les problématique, voire une fois par an à des moments critiques – avant la rentrée de septembre, avant des classes d’examen…). Les séances sont de 30 mn ou de 60 mn. Elle portent sur des éléments scolaires concrets, présents, passés à venir.
L’accompagnement scolaire ne remplace pas des suivis psychologiques parfois nécessaires, il ne guérit pas un accompagné de ses profils particuliers et ne remplace pas un travail de rééducation, il ne déconstruit pas non plus ce qui est fait scolairement pour l’accompagné mais il permet de trouver pour la famille et l’accompagné des pistes de travail en commun et d’objectifs pour qu’une progression s’amorce de façon holistique par rapport à la scolarité et aux objets scolaires.
L’entretien d’explicitation ne suffit pas, ce n’est que le début de l’accompagnement.
Un accompagnement peut aussi être fait pour les adultes après une scolarité difficile pour une restauration de l’estime de soi et la réparation consciente d’un vécu traumatique (par exemple en situation de devoir reprendre des études, ou de devoir reprendre de façon professionnelle des postures d’élèves qui réveillent des traumas).
Sans accompagnement scolaire, les éléments de la scolarité d’une personne à profil particulier sont morcelées entre des intervenants souvent bienveillants mais qui n’ont jamais de vue d’ensemble de ce qui se passe réellement au niveau scolaire pour cette personne. Il s’agit alors de survivre scolairement en espérant que « cela passe » et on constate que même en cas de réussite scolaire l’adolescent a tellement peu appris sur lui et sur le monde qui l’entoure, sur ses émotions et son fonctionnement que l’école n’a pas réussi à jouer un rôle constructif avec lui.elle ! La scolarité n’est pas vécue mais subie, l’estime de soi scolaire n’existe pas (même chez des élèves très performant.e.s). Pour certain.e.s élèves, sans cet accompagnement, la réussite dans la suite des études et dans la vie professionnelle est alors loin d’être assurée car il n’y pas eu de construction d’une autonomie consciente et efficace mais d’une dépendance avec formatage ou violence.
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