Coach.e, coacher, coaching…
Combien de représentations erronnées derrière ce mot ? En dehors des collègues coach.e.s et des formateurs de Linkup (comme celles et ceux d’autres organismes certainement) presque personne ne sait définir mon métier de façon satisfaisante. Si j’ai besoin d’un accompagnement au changement, d’une personne qui redonne à mon équipe de dirigeant.e.s une énergie perdue, de quelqu’un qui permette à mon entreprise de rebondir dans le contexte actuel et que je vois le coach comme un coach sportif, animalier ou comme un super-conseiller, est-ce que je vais me tourner vers ce métier ? Certainement pas… ou alors ce sera pour des mauvaises raisons.
Le jeune métier de coach pourrait-il déjà être malade de son nom ?
Ma formation de professeur de lettres me pousse à chercher depuis quelques temps d’autres propositions lexicales acceptables pour éviter ces écueils – même si ce serait une épine dans la chaussure de celles et ceux qui luttent depuis quelques année pour faire comprendre la déontologie du coach en la différenciant des délires du coaching-business et des autres a-priori qui vont à l’encontre de ce métier formidable d’accompagnement et d’autonomisation.
Le mot « guideur » remonte plusieurs fois à la surface de mes recherches inconscientes. Un guideur (ou une guideuse) est une personne qui précède à moto ou suit un convoi exceptionnel. Certains convois nécessitent plusieurs guideurs pour atteindre leur objectif, d’autres un seul. Les guideuses et les guideurs montrent le chemin, closent la marche, encadrent le trajet des client.e.s sans déterminer leur trajectoire – pour cela les conducteurs restent seuls maitres à bord.
Je les vois bien, guideuses ou guideurs, discrets à leurs clients mais bien présents, assumant la sécurité du trajet sans avoir aucune prise sur l’origine ni sur la prochaine étape – modestes mais fiables. Leur travail se fait en amont, en aval du déplacement, ils sont là même quand les clients ne les voient pas mais restent toujours en contact avec lui – lorsque le travail est terminé, ils s’effacent pour guider d’autres client.e.s. Leur gilet de protection et leur casque ? la déontologie du guideur, contenant toutes les règles d’un accompagnement respectueux et réussi !
Guideuse, guideur… un métier de l’ombre – qui pense à celles et ceux qui ont parcouru tous ces kilomètres à la vitesse du convoi une fois le voyage arrivé à son terme ? – moins tapageur et envahissant que celui qui se nomme « coaching » et qui laisse partout sur la toile Internet des vidéos enthousiastes et pleines des grand-principes d’un développement personnel prêt-à-penser et faussement désintéressé.
Je me vois bien dire que mon métier, c’est d’être guideur et que je fais du guidage de personnes et d’équipes…