
nouvelle conférence en ligne : DYS et lecture

Presque tout le monde a un vécu scolaire. Cette expérience n’a pas nécessairement été chaotique : il en reste des anecdotes, quelques souvenirs de victoires ou de défaites, pas mal d’impressions en demi-teinte d’avoir juste fait son chemin comme tout le monde… Il y aurait à dire, pourtant, des relations de cours de récréation, des premières amitiés, des amourettes et des amours. C’est dans le monde scolaire, de plus, que l’on découvre les agissements des adultes qui ne sont pas de notre famille : comment fonctionne donc un adulte ? A-t-il peur ? Sait-il réagir sereinement face à des enfants ? Pouvons-nous le déstabiliser, devons-nous le craindre ? Toutes ces personnes qui s’occupent de nous année après année sont-elles plutôt rassurantes ou inquiétantes ? Me donnent-elles envie de devenir adulte de cette manière ou, au contraire, de forger d’autres comportements, d’autres valeurs et d’autres manières de projeter ma vie ?
Dans notre scolarité il n’y a pas seulement eu des adultes et d’autres élèves. En effet, une personne en construction nous a accompagné.e sans cesse, et cette personne c’est nous-mêmes.
Ai-je traversé ces années sans réfléchir, sans prendre du recul, sans chercher à comprendre pourquoi j’échouais ou je réussissais ? Ai-je fait ce qu’on me demandait sans regimber ou ai-je résisté en faisant le dos rond, attendant que tout cela passe jusqu’à ce qu’on dise où il fallait que j’aille, jusqu’à ce qu’on décide ce que serait mon orientation ?
Au contraire, ai-je vécu ces quelques onze à quinze ans comme une lutte ?
La situation scolaire joue sans le savoir le rôle d’un horoscope professionnel : on se souvient généralement toutes et tous de l’élève qui était populaire, reconnu.e par les autres, admiré.e voire aimé.e pour ses manières d’être à l’aise, d’avoir une répartie assurée, de maitriser parfaitement le mode d’emploi relationnel permettant de se faire plaisir dans les groupes de notre âge et dont la connaissance nous manquait si cruellement parfois. Cet.te élève pouvait être performant.e ou non, qu’importe : tout le monde avait en tête l’idée que cette personne s’en sortirait de toutes manières dans la vie. C’était bien entendu une simple croyance, et en recroisant des pauvres gens abîmés par la vie on a parfois peine à reconnaître celle ou celui qui avait tant d’influence sur son entourage à 8, 12 ou 16 ans. Les mieux intégrés, si tant est que leur estime d’eux ait pu rester à la hauteur de leur popularité, ne sont pas tant jalousé parce qu’ils sont au centre de la vie de groupe des enfants et des adolescents, mais surtout parce qu’ils font croire qu’ils s’aiment et qu’ils ont confiance en eux, supériorité suprême sur la foule bêlante et apeurée de la foule des élèves dits « lambda ».
Il n’est pas rare non plus que des élèves en échec scolairement, pas toujours bien dans leur peau soient touché.e.s par la grâce d’une orientation pertinente, d’un intérêt soudain pour une voie empruntée avec timidité et finalement parcourue avec les promesses d’un avenir radieux. Lorsque je faisais les 3 jours du service militaire en vue de devenir coopérant, bien après ceux de ma classe d’âge – j’étais en Maitrise de Lettres à l’époque – j’ai eu la surprise et le plaisir de retrouver un de mes anciens copains, faible scolairement et bon camarade : il était au même niveau universitaire que moi dans le secteur de la boucherie. Cet heureux coup du sort a fissuré ma prétention béate de l’époque à croire que faire des études et obtenir des diplômes ne se cantonnait qu’aux matières académiques et était réservé à celles et ceux qui avaient des bonnes notes en primaire et au collège ; il me faudra comprendre ensuite que réussir des études n’est pas réussir dans la vie, ce qui n’était pas culturellement bien clair pour moi à 25 ans.
Le scolaire comme horoscope professionnel tient toutes ses promesses lorsqu’il concerne les élèves fragiles, de ceux que l’on dit « moyens », avec des résultats parfois qualifiés de corrects sans bénéficier d’un seul coup d’éclat dans leur carrière d’enfant ballotté par les exigences des adultes, des activités et des programmes scolaires. Il suffit que ces élèves ne s’aiment pas, n’aient pas de connaissance de leur fonctionnement, n’aient pas de confiance en eux et le pronostic est plus sûr que ceux dont usait Rabelais pour se moquer des horoscopes de son époque :
Seuls quelques ex-élèves feront mentir ces prédictions, comme ceux qui, envahis par un trouble de l’attention avec hyperactivité, et qui pourront être sauvés par le gong sonnant la fin de leurs études académiques et une possibilité nouvelle de voir certaines de leurs exigences d’agir et de suivre ce qu’ils aiment faire enfin reconnues – si tant est que le système ne les ait pas convaincus qu’ils étaient à la fois paresseux et nuisibles, incapables et dérangeants, ascolaires et sans avenir.
Est-ce que
Si je réponds oui à l’une ou plusieurs de ces questions, c’est peut-être parce que je vis encore sous l’emprise forte et insidieuse de mon vécu scolaire… Les plus gros problèmes, les traumas de ce passé parfois rude et violent sont certainement à confier à des professionnels de la psychologie, mais d’autres difficultés mineures et pourtant bien limitantes de cet ordre peuvent être travaillées puis résolues dans une démarche de coaching.
Plusieurs situations de coaching sont en jeu :
démarche :
C’est cette démarche que je vous propose, nourrie de mon expérience et des outils de formation des coachs certifiés, assaisonnée de mes trouvailles et des adaptations que je pratique pour individualiser mes suivis d’accompagnement !
voir mes coordonnées en cliquant sur le lien : https://adapscol.wordpress.com/
Le suivi des personnes à haut potentiel montre chez elles une forte perméabilité vis à vis des informations négatives venant du monde entier… or depuis la crise de la COVID, la difficulté de cette gestion émotionnelle et intellectuelle touche tout le monde et accroit l’angoisse des personnes émotionnellement sensibles. Dans cette situation, comment me positionner en famille vis à vis de mes enfants qui, de par leur scolarisation, peuvent penser qu’ils sont exposés de façon grave ?
éléments de la conférence suivi de questions du public
origine des peurs : entre culpabilisation et dé-sociabilisation / peurs et émotions : ce qui est positif, ce qui l’est moins / gestion des informations : quelle stratégie mettre en place en famille pour se prémunir sans s’en couper ? / quelle posture l’adulte peut-il adopter pour rester ancré et partager sincèrement ses ressentis ? / Comment travailler sur les exacerbations de nos regards sur autrui, sur nous ? / Quelle place de la scolarité dans un monde qui donne l’impression de s’écrouler (COVID, nature ravagée, réchauffement, informations anxiogènes et planétaires, dilution de l’estime de soi…) ? / Quel juste milieu entre « ce n’est rien » et « c’est la fin du monde ! » ? / Description et démonstration de quelques outils de rassurance et d’équilibrage physique (respiration consciente, tapping)
Ce n’est pas un débat polémiquant sur ce qui est bien ou pas de faire mais un travail de réflexion sur les faits et des propositions d’harmonisation et de rééquilibrage !
Le conférencier Pascal Duc : enseignant, formateur d’enseignant.e.s (INSPE), spécialiste des profils particuliers, coach certifié
Possibilités de conférence en ligne organisée par les clients, possibilité de déplacement avec frais payés ; voir la page de présentation pour mes coordonnées : Coordonnées Pascal Duc
L’entretien d’échange préalable est gratuit, comme d’habitude, il dure environ 45 mn. Il me permet d’expliquer la démarche et de décider si j’accepte ou non de vous accompagner – bien entendu vous déciderez si vous vous lancez ou pas (être accompagné à contre-coeur n’est pas une démarche que j’encouragerai !). En cas de doute de mon côté je peux proposer un second entretien gratuit avant de lancer un accompagnement.
Ensuite on prévoit 4 séances longues de 1h20 (ce sont des séances de détermination de l’objectif et de connaissance de soi, de développement personnel et de présentation et utilisation d’outils).
Puis environ 14 séances plus courtes, d’environ 40 minutes, afin de pouvoir les multiplier de façon régulière en s’appuyant sur les outils et les atouts déterminés lors des séances de détermination de l’objectif. En effet, tandis qu’un coaching dure dans les 6 mois maximum et comporte jusqu’à 12 séances, un travail d’accompagnement « spécial concours » doit pouvoir tenir toute une année de préparation (et éventuellement comporter une séance post-résultats). Le nombre de ces séances peut être très réduit selon les demandes du client ou de la cliente qui décide le nombre de séances selon ses besoins – le prix est lié à la séance effectuée. Lorsque c’est nécessaire on décide d’un commun accord si deux séances doivent être accolées pour un travail plus profond.
Des conseils et des exercices peuvent être proposés tout du long de ce travail d’accompagnement, mais il ne sont pas systématiques et je ne propose pas les mêmes voies puisque chaque personnes différentes… J’ai 14 ans d’expérience d’accompagnement à des concours (concours international, CAPES, CRPE) et je sais que c’est le respect du fonctionnement de la personne qui fait le succès de ce type d’accompagnement – acheter un livre de conseils sert surtout à engraisser l’éditeur, écumer Internet fait la joie des publicistes ; même les ouvrages de préparation au concours peuvent être néfastes sans accompagnement de leur utilisateur.
Le module comporte aussi une possibilité d’échange par mail (soumis cependant à des règles établies dans le contrat signé par les deux parties lorsque l’accompagnement est accepté – cet échange n’est pas facturé en sus et fait partie de la démarche).
Une séance de bilan post-résultats est toujours possible, à déterminer par la cliente ou le client.
Donc
Pour avoir mes coordonnées : Adapscol coaching / Pascal Duc / informations
Le module comporte des outils (développement personnel, respiration, tapping, travail sur le stress, l’estime de soi), des exercices, des guidages personnalisés (conseils et conseils de lectures). Des échanges par mail dans le suivi sont possibles selon les circonstances (à déterminer dans le contrat).
Le module comporte entre 5 et 8 séances – s’il y a un travail plus complexe dans la demande il s’agira alors d’un travail de coaching classique. Chaque séance dure de 1h15 à 1h30 ; compter une séance à deux séances par mois, voire de façon plus rapprochée si nécessaire.
La rigueur et l’éthique du coaching professionnel certifié sont de mise dans ces prises en charge (séance préalable gratuite, établissement d’un contrat, droits des clients établis explicitement).
Objectifs
tarifs : sur demande ; entretien préalable gratuit (30 à 45 mn)
Pour avoir mes coordonnées : Adapscol coaching / Pascal Duc / informations
Qu’on le veuille ou non, pendant cette longue période de cours à la maison, une part non négligeable d’adolescents HPI (et autres) n’aura pas fait grand chose… visios pendant lesquelles on peut aisément jouer de ses capacités à la double-tâche, devoirs évalués mais non notés, choix possibles des cours selon les connexions (« désolé, je passe sous un tunnel, ça ne capte plus ! »).
Certains de mes clients ont pu apprécier l’ampleur du vide. Certes ils n’ont pas travaillé (je dirais ni plus ni moins mais avec encore moins de contraintes) et en plus les adultes n’ont pas régulé cette situation : ni punition, ni reconnaissance, ni écoute réelle possible.
Une écœurante liberté leur a été donnée : écrans avec jeux et séries pendant des heures, au final, c’est comme une boulimie de sucré, c’est tout sauf satisfaisant. Un bon point donc : pouvoir jouer toute la journée, le fantasme rêvé et enfin atteint, montre ses limites.
D’autres ont laissé cours à leur créativité, ou ont confirmé que leur univers familial n’était décidément pas vivable.
Nous allons certainement coacher certaines de ces personnes bientôt, parce qu’à la rentrée prochaine elles n’iront pas très bien, et quand il faudra trouver une orientation, travailler, elles auront peut-être du mal à se positionner, à remplir ce vide de quelques mois pendant lequel il ne s’est rien passé, et cela sans que la foudre des dieux capitalistes ou communistes ne percute les traitres à l’économie et au communautarisme.
J’espère alors que ces difficultés seront fertiles, qu’entre sacrifice pour les actionnaires et sacrifice pour les idéologues il se formera une troisième voie, celle d’une réflexion profonde : au boulot pour qui ? pour quoi ? pour quelles valeurs, quelle force vitale, quelle place de l’amour, de l’homme remis à sa place dans le monde, de la connaissance ?
Une chose est souhaitable : cette année certaines et certains jeunes auront appris l’absence de contraintes sans la liberté de choisir, et c’est une belle leçon de la vie qui leur donnera plus tard l’envie fertile de comprendre mieux ce vide abyssal du face à face avec soi-même auquel nul enseignement ne les avait préparé.
Coach.e, coacher, coaching…
Combien de représentations erronnées derrière ce mot ? En dehors des collègues coach.e.s et des formateurs de Linkup (comme celles et ceux d’autres organismes certainement) presque personne ne sait définir mon métier de façon satisfaisante. Si j’ai besoin d’un accompagnement au changement, d’une personne qui redonne à mon équipe de dirigeant.e.s une énergie perdue, de quelqu’un qui permette à mon entreprise de rebondir dans le contexte actuel et que je vois le coach comme un coach sportif, animalier ou comme un super-conseiller, est-ce que je vais me tourner vers ce métier ? Certainement pas… ou alors ce sera pour des mauvaises raisons.
Le jeune métier de coach pourrait-il déjà être malade de son nom ?
Ma formation de professeur de lettres me pousse à chercher depuis quelques temps d’autres propositions lexicales acceptables pour éviter ces écueils – même si ce serait une épine dans la chaussure de celles et ceux qui luttent depuis quelques année pour faire comprendre la déontologie du coach en la différenciant des délires du coaching-business et des autres a-priori qui vont à l’encontre de ce métier formidable d’accompagnement et d’autonomisation.
Le mot « guideur » remonte plusieurs fois à la surface de mes recherches inconscientes. Un guideur (ou une guideuse) est une personne qui précède à moto ou suit un convoi exceptionnel. Certains convois nécessitent plusieurs guideurs pour atteindre leur objectif, d’autres un seul. Les guideuses et les guideurs montrent le chemin, closent la marche, encadrent le trajet des client.e.s sans déterminer leur trajectoire – pour cela les conducteurs restent seuls maitres à bord.
Je les vois bien, guideuses ou guideurs, discrets à leurs clients mais bien présents, assumant la sécurité du trajet sans avoir aucune prise sur l’origine ni sur la prochaine étape – modestes mais fiables. Leur travail se fait en amont, en aval du déplacement, ils sont là même quand les clients ne les voient pas mais restent toujours en contact avec lui – lorsque le travail est terminé, ils s’effacent pour guider d’autres client.e.s. Leur gilet de protection et leur casque ? la déontologie du guideur, contenant toutes les règles d’un accompagnement respectueux et réussi !
Guideuse, guideur… un métier de l’ombre – qui pense à celles et ceux qui ont parcouru tous ces kilomètres à la vitesse du convoi une fois le voyage arrivé à son terme ? – moins tapageur et envahissant que celui qui se nomme « coaching » et qui laisse partout sur la toile Internet des vidéos enthousiastes et pleines des grand-principes d’un développement personnel prêt-à-penser et faussement désintéressé.
Je me vois bien dire que mon métier, c’est d’être guideur et que je fais du guidage de personnes et d’équipes…
Comment penser la suite de ces élèves qui ont vécu plusieurs semaines de cours à la maison et une fin d’année scolaire plus que chaotique ?
Celles et ceux qui conjuguaient avec confiance avenir, notes, résultats, risques d’être nié si on perdait des points, compétences nécessaire à leur monde et qui croyaient que les adultes étaient tout-puissants se sont perdu.e.s, consciemment ou inconsciemment dans des labyrinthes de questions sans réponses. Les adultes leur avaient promis que s’ils travaillaient bien tout irait bien, et c’est le monde des adultes qui s’écroule ! Déjà qu’on leur offre une planète toute flétrie avec un sourire gêné et avec la simple mission de la sauver du désastre (maman et papa ont un peu tout cassé mais ça va aller, n’ait pas peur – on te laisse tout ranger parce qu’on est trop vieux pour assumer, nous ont a des sous à compter !).
Il y en a qui ont bien travaillé, bien fait leurs devoirs mais qui ont senti leur univers vaciller, entre deux visioconférences qui laguent et des messages administratifs incohérents, au milieu de tonnes de travaux lancés en masse ou perdus dans les vides interstellaires d’un emploi du temps très diminué. Ces élèves ont nécessairement perçu un élément fondamental : les enseignant.e.s a priori tout.e.s puissant.e.s sont troublé.e.s, dépassé.e.s. Les profs sont perdus parce que leurs repères, leurs certitudes ont explosé – ils ont continué du mieux possible, la plupart du temps, mais en se rendant compte qu’ils n’avaient aucune maitrise sur l’intérêt des élèves. Si mes élèves ne sont pas obligés de venir en cours, alors ils cessent peu à peu d’y venir – croient-ils encore, ces élèves et leurs enseignant.e.s, au système scolaire tel qu’il se vit en France aujourd’hui ?
Et celles et ceux qui ont arrêté de renvoyer les travaux, qui ont fini par fréquenter seulement de temps en temps les moments d’échanges pour faire acte de présence, les yeux sur une autre fenêtre de l’ordinateur ou sur un écran de jeu – même pas drôle de jouer pendant une heure de cours sans risque d’une intervention de l’adulte ! Pas de réelle transgression sans une autorité définitivement décrédibilisée. Quels repères vont-ils construire puisqu’ils ont fait ce qu’ils voulaient, ces élèves, et n’en ont tiré ni remarque rassurante (tu vaux mieux que cela ! bouge-toi ! on t’aime, sors de tes jeux et on vient avec toi pour vivre la réalité) ni gloire, ni même aucun plaisir ?
Une terrible vérité a surgi : on peut se passer de cours, d’école, de profs, de notes, et pourtant rien ne change vraiment alors que tout a changé… quelle confusion n’a pas pu naitre de cette expérience ultime de l’aspect vain de toute une morale qui pousse chacun et chacune à passer des années les fesses sur des chaises peu confortables : en fait on peut le faire de chez soi. Et si on choisit ce qui nous intéresse on s’ennuie profondément et on finit par ne plus choisir de faire quoi que ce soit sinon de faire semblant… Maintenant ce sont les enfants qui entourent la maitresse et qui la rassurent : c’était bien quand même les cours à distance, ce n’est pas grave maitresse, ne pleure pas même si tu dois gérer des conditions ineptes, tes propres élèves à garder, des cours en ligne – les psychologues vont avoir un drôle de travail !
L’école sans les copines et les copains, les ami.e.s, ce n’est peut-être, au final que du vide qui joue à faire croire qu’il remplit… ce n’est plus l’ère du savoir, c’est l’empire de l’aérophagie – des informations dont on se gonfle pour les évaluations et qu’on restaure ensuite aux vents de la vie de façon distraite, un peu coupable.
La vérité que les enseignant.e.s reçoivent en pleine tête est la suivante : si le collège, ou pire, le lycée n’étaient pas obligatoires, une grande quantité d’élève finirait par faire défaut, parce que ces institutions ne sont plus pour nos enfants un repère, un espoir, une source de richesse, un tremplin pour progresser et grandir : ils sont peu nombreux les élèves qui préféreraient suivre tous les cours plutôt que d’avoir des notes au rabais sans rien comprendre et sans rien retenir – tant qu’on a le diplôme qui nous intéresse !
Où est le rêve, où est la musique, où est la danse, où sont les regards émerveillés des enfants et des adolescents ? Qu’est devenue la folie des jeunes filles, celle des jeunes garçons ? Ne forgeons-nous que des futurs travailleurs et des futures travailleuses au lieu de former des futurs citoyen.ne.s ? Les avons-nous enfermés dans nos mains d’adultes ? les avons-nous étouffés en croyant les protéger ? Quelle liberté pouvons-nous leur offrir aujourd’hui ? Celle de voir leurs parents regarder les vieux mourir sans un mot et sans une présence dans des EHPAD transformés en camps retranchés ? Celle de se croire des héros de pixels ne sauvant que des mondes virtuels ?
Souhaitons-leur, aux jeunes, de savoir encore s’envoler vers leur destin et non celui que nous leur avons tracé : le nôtre, de destin, semble moribond, déconstruit par la peur de notre propre reflet et la seule ombre d’un virus. Vivent les jeunes qui vont s’envoler, les autres sont déjà vieux.
Dans le conte d’Andersen, pensez-vous que le vilain petit canard est fier de lui et à l’aise dans son environnement ? Après tout, il peut imaginer que c’est de sa faute s’il est moche et nul et que tout le monde se moque de lui…
Réalisez-vous que peut-être depuis des années vous vivez dans un monde de canard, alors que vous êtes tout simplement… un cygne. Je n’ai rien contre les canards, mais ils ne fonctionnent pas pareil que les cygnes, tout simplement.
Pour tous les HPI, les HPE, les philocognitifs qui culpabilisent de ne pas parvenir à rentrer dans le moule et en même temps qui n’arrivent pas à s’écouter mieux, et si vous essayiez de vous dire : « en fait les notes que je reçois à l’école, ce sont des notes de canards… » « et les demandes auxquelles je n’arrive pas à répondre, peut-être que ce sont des demandes de canards… »
Alors le cygne peut-il s’adapter au monde des canards ? Certainement, à condition déjà de ne pas se sentir coupable de ne pas ressembler aux canards, ensuite à condition de trouver d’autres cygnes pour se sentir parfois chez lui avec les siens et enfin à condition de trouver des moyens de s’autonomiser pour forger sa propre école de la vie… parce que celle qui est montrée partout et qui ne convient pas à beaucoup de HPI, c’est juste une suite d’indications et d’apprentissage sur une vie de… canards !
Toutes les personnes à Haut-Potentiel ont pu ressentir la période de pandémie, de stress mondial et de confinement comme une agression :
Et les élèves ?
Quels repères ont-ils à présent ?
Comment les aider ?
Il s’agit de faire comprendre à la personne concernée qu’il n’y a pas de geste ou de formule ou de démarche miracle qui permet de passer de difficultés à une situation de réussite. La réussite réelle, c’est de se connaitre assez pour mettre au point une stratégie de reconquête de son estime de soi, de ses compétences, une construction de savoir-être et savoir-faire qui modifient son comportement par rapport au scolaire.
Accompagner dans une optique de changement un enfant, un ado, un adulte au niveau scolaire c’est leur permettre de comprendre qu’ils ont forgé consciemment ou non :
C’est en travaillant sur ces éléments que je cherche – en même temps – à restaurer l’estime de soi de la personne accompagnée, pour ensuite lui proposer des pistes, des outils concrets de réflexion et d’action qui peuvent à la fois l’aider à court terme mais aussi à moyen et long terme. Il ne s’agit pas du tout de remise à niveau ou de faire des exercices pour la semaine à venir même si un travail sous forme d’entretien d’explicitation suite à un exercice ou si une démarche modélisante peut aider à court terme la personne concernée.
C’est la personne accompagnée qui fabrique son positionnement scolaire par rapport à ses objectifs et avec ses compétences, ses difficultés, son profil particulier. Pour l’accompagner il faut à la fois connaitre les fonctionnements de l’institution scolaire, les pratiques et les fondements de l’enseignement (pédagogie, didactique, postures, implicites…) et les variantes correspondant aux profils particuliers des apprenant.e.s (qu’elles ou ils soient élèves enfants, ados ou adultes : une personne dyslexique et HP ne fonctionne pas comme une personne avec trouble de l’attention ni comme une autre qui est dysphasique).
L’accompagnement scolaire n’identifie jamais une personne à un trouble des apprentissage ou à un profil particulier, mais permet de proposer des pistes de solutions adaptées à chaque fonctionnement avec des variables personnelles qui sont prises en compte et réutilisées de façon constructive.
On va par exemple expliquer à une personne dyslexique différents fonctionnements de la lecture narrative de façon cognitive, émotionnelle et neurologique, puis on va chercher ensemble comment se passe la lecture pour cette personne. Une fois trouvées des pistes de compréhension du fonctionnement de la lecture pour CETTE PERSONNE, on va chercher comment l’accompagner dans une modification de posture face à l’acte de lire (ou plutôt de tirer parti et plaisir en écoutant / lisant des récits). On peut ensuite accompagner une reconquête des bienfaits scolaires, cognitifs et émotionnels que permet l’acte de lire / entendre et comprendre des récits. On propose des moyens autres de lire, des stratégies conscientes de mise en place d’une compréhension efficace et construire de la narration… la personne accompagnée construit sa personnalité de lectrice / lecteur – alors qu’elle a refusé le formatage scolaire ou qu’elle n’a pas été touchée par des apprentissages peu adaptés à sa situation et son fonctionnement. Au final il y a construction de savoir-faire, de postures positives sans formatage par cet accompagnement scolaire.
L’accompagnement scolaire ne critique pas le système, ne détourne pas les accompagné.e.s du travail fait par leurs enseignant.e.s : il leur apprend à prendre du recul et à s’adapter, à se construire dans un environnement parfois peu propice en gardant leur personnalité et en la développant.
L’accompagnement scolaire d’un enfant ou d’un adolescent prend en compte son environnement : ce n’est pas à l’accompagné.e à faire tous les efforts pour modifier son fonctionnement, il doit cependant faire des efforts d’une manière ou d’une autre, sans que son estime de soi en pâtisse. Je prône que l’apprenant doit être au centre d’une synergie d’apprentissage qui prend en compte parents / équipe éducative / monde médical et de rééducation / apprenant.
Un suivi d’accompagnement scolaire comprend une anamnèse scolaire : bilan de l’état de l’accompagné.e par rapport à la scolarité qui prend en compte ses ressentis de façon prioritaire ainsi que les ressentis de ses proches et les documents médicaux et scolaire (bilans, bulletins scolaires et remarques, états de la vie scolaire, historique scolaire). Ce travail prend une heure avec l’accompagné environ + un échange téléphonique avec la famille + la prise en compte des documents à disposition concernant l’accompagné.
Ensuite des séances de travail espacées selon les besoins et l’envie de l’accompagné.e auront lieu (au début de façon rapprochée : un mois après l’entretien d’anamnèse scolaire, ensuite tous les deux mois selon les problématique, voire une fois par an à des moments critiques – avant la rentrée de septembre, avant des classes d’examen…). Les séances sont de 30 mn ou de 60 mn. Elle portent sur des éléments scolaires concrets, présents, passés à venir.
L’accompagnement scolaire ne remplace pas des suivis psychologiques parfois nécessaires, il ne guérit pas un accompagné de ses profils particuliers et ne remplace pas un travail de rééducation, il ne déconstruit pas non plus ce qui est fait scolairement pour l’accompagné mais il permet de trouver pour la famille et l’accompagné des pistes de travail en commun et d’objectifs pour qu’une progression s’amorce de façon holistique par rapport à la scolarité et aux objets scolaires.
L’entretien d’explicitation ne suffit pas, ce n’est que le début de l’accompagnement.
Un accompagnement peut aussi être fait pour les adultes après une scolarité difficile pour une restauration de l’estime de soi et la réparation consciente d’un vécu traumatique (par exemple en situation de devoir reprendre des études, ou de devoir reprendre de façon professionnelle des postures d’élèves qui réveillent des traumas).
Sans accompagnement scolaire, les éléments de la scolarité d’une personne à profil particulier sont morcelées entre des intervenants souvent bienveillants mais qui n’ont jamais de vue d’ensemble de ce qui se passe réellement au niveau scolaire pour cette personne. Il s’agit alors de survivre scolairement en espérant que « cela passe » et on constate que même en cas de réussite scolaire l’adolescent a tellement peu appris sur lui et sur le monde qui l’entoure, sur ses émotions et son fonctionnement que l’école n’a pas réussi à jouer un rôle constructif avec lui.elle ! La scolarité n’est pas vécue mais subie, l’estime de soi scolaire n’existe pas (même chez des élèves très performant.e.s). Pour certain.e.s élèves, sans cet accompagnement, la réussite dans la suite des études et dans la vie professionnelle est alors loin d’être assurée car il n’y pas eu de construction d’une autonomie consciente et efficace mais d’une dépendance avec formatage ou violence.
pour tout renseignement (tarifs, démarches, horaires, formations pour les professionnels) contacter Pascal Duc : ducpascalprof@bbox.fr
… du moins c’est ce que je pense en parodiant Thich Nhat Hanh.
En effet, si vous plantez des salades, pensez-vous qu’elles vont pousser plus vite si l’on tire dessus ? Hé bien les élèves (enfants, ados) sont ainsi : on ne va pas les faire grandir en tirant dessus. Pensée spéciale quand j’entends pour la centième fois que tel ou telle HP n’est pas très mature, que cet.te élève dys pourrait faire davantage d’efforts et que cet ado, avec son trouble de l’attention, manque de sérieux…
Doutons-nous, tous adultes que nous sommes, de notre capacité à être sérieux, matures et capables d’efforts pour vouloir à tout prix que des jeunes de 8, 12, 15, 18 ans soient déjà formaté.e.s par la vie et la scolarité, perdant à une vitesse folle une vision du monde plus spontanée et tout aussi intéressante.
Plein de raisons pour ne pas lire, la plus courante est la plus simple : ce n’est pas agréable.
Lire est un effort ?
Lire s’assimile au scolaire (ben, à la maison, pourquoi je lirais ?)… quand c’est un « devoir » d’accord, sinon…
Lire est-il courant dans la famille ?
Lire est-il une injonction moraliste (par exemple en opposition à ce que l’enfant préfère) ?
Lire est-il une souffrance (mal de tête, sentiment de nullité, d’inutilité ) ?
Lire permet-il d’accéder à du sens (je ne comprends rien de toutes façons) ?
Lire est-il une activité dont on peut se débarrasser rapidement ou que l’on peut faire de façon fractionnée (combien de pages déjà ?) ?
Lire donne-t-il des sensations agréables ou non ?
Certain.e.s créent un monde incroyable en lisant, construisent leur imaginaire, sauvent leur enfance et leur adolescence… d’autres ne reçoivent naturellement rien de tout cela : or avoir du plaisir en lisant, ça s’apprend, et on peut apprendre à l’apprendre aux enfants à condition de savoir comment fonctionnent les différentes entrées de réception de l’acte de lire pour les enfants puis pour les ados et les jeunes adultes.
Le poids culturel, scolaire, cognitif de lecture sont à comprendre avant de juger les non-lectrice.teur.s…
Beaucoup de dys peuvent apprécier de lire, à condition que l’on cherche à connaitre leur fonctionnement pour les guider, les orienter… Des HP ont un mal fou à accepter de lire de la narration ; des troubles de l’attention peuvent envahir les jeunes lecteurs qui se retrouvent face à un exercice dénué de sens et de récompense cognitive…
Bref, pour savoir comment t’aider à lire, je dois savoir comment tu lis, et donc savoir comment je lis moi-même – sinon je pars du principe que tout le monde fonctionne comme moi, n’est-ce pas absurde ?
Depuis quelques années l’institution (et c’est beaucoup le cas dans la formation de préparation au CAPPEI, en EI) cherche à faire passer le message qu’il faut tendre vers la mise au second plan de la problématique des élèves à profil particulier pour travailler sur la personnalité de chacun.e en priorité.
Cela décomplexe les enseignant.e.s (qui ne sont pas du médical, mais savent travailler avec et pour des élèves), sort les enfants / ados du carcan de leur handicap ou de leur profil, engage tout le monde vers un partage qui ne cloisonne pas mais reconnait que chaque personne est différente des autres, certain.e.s nécessitant une attention autre selon ce qui est saillant dans les différences particulières…
La famille gagne aussi à ne plus défendre un enfant / ado handicapé, marqué par la vie, frappé d’une malédiction injuste : on lui rend la place dans un travail coopératif pour leur enfant qui s’articule entre tous les partenaires, enfant compris, et devrait ne plus être une lutte pour la survie.